Parcs de Shanghai: Fuxing, Luxun, Gucun et d'autres...

En ce début de printemps, avec la floraison des pruniers, cerisiers et autres magnolias, renait à Shanghai la grande attraction pour les parcs. Poumons de la ville, ils n’avaient cependant pas perdu de leur activité pendant l’hiver, car quel que soit le temps -froid, pluvieux, venteux- bon nombre de chinois y viennent chaque matin s’exercer qui au Tai Qi, qui à la gymnastique, au diabolo, à la danse ou à la musique.

Contrairement au jardin, le parc est un espace qui n’a jamais servi de demeure ; plus libre, souvent plus étendu mais parfois aussi très restreint en raison du ‘bétonnage ‘ intensif de la ville, il offre pelouses, petits bois et allées, parsemés de sculptures, de massifs, de bloc de pierres, de lacs, voire de plages artificielles, où l’on peut s’étendre, pique-niquer, se promener, courir, danser et même voguer sur l’eau en barque ou en pédalo…

La première fois que j’ai mis les pieds dans un parc à Shanghai j’en suis restée baba : dès 7h du matin, voire 6h en plein été, l’effervescence est surprenante. Certains, en plein échauffement, se frappent les jambes et les bras en marchant, d’autres sont en place et en tenue pour une séance de Tai Qi en groupe, d’autres tapent déjà le carton, cigarette au coin des lèvres et thermos de thé posé au sol (parfois additionnés de fruits ou d’herbes bizarres), d’autres encore dansent la valse ou le tango sur une musique tonitruante…

Mais ce qui reste le plus frappant, c’est à la fois cet enthousiasme collectif et cette liberté individuelle qui permettent à tous et à chacun de manipuler aussi bien la raquette que l’épée, guider un cerf-volant ou un bolide, chanter en chœur ou hurler seul dans un micro. Bien sûr des gardiens veillent au grain et sifflent si l’on ose dépasser les bornes mais restent discrets tout de même.

Une femme se promène en pyjama, un homme semble se battre contre un ennemi invisible, un couple danse la valse au milieu de l’allée…Non, ils ne sont pas fous, ils sont chinois, n’ont pas de complexe et expriment leur joie de vivre ; j’en suis toujours très admirative et amusée et si j’avais le courage de me lever tôt j’irais au parc tous les matins : ça donne la pêche pour la journée !